« Chaque instant de la vie est un pas vers la mort. »

Comment réagir face à plusieurs évènements plus étranges les uns que les autres ? Je ne sais comment expliquer ma vie, malheurs par-dessus malheurs ? Ma vie ne fut pas ce qu'il y avait de plus beau. Je suis né dans une famille de riches, mon père était mousquetaire et Lord, deux postes très importants dans la communauté française. Tant qu'à ma mère, elle était italienne mais est venue dès sa naissance à Paris, ma ville de naissance. On l'appelait Lady Lifogini avant le mariage puis ce fus Lady Korey. Comme vous l'avez su, je suis né en France en plein milieu d'un temps de guerre civil, ce ne fut pas facile pour moi de me garder en sécurité car tous les lieux publics ont été attaqués par les villageois en quelques heures à peine.

Ce fut une nourrice, la plus vieille que mon père connaissait, qui allait me cacher dans un petit village autour de Paris où je passai mes premières semaines le temps que la petite guerre civile ne se calme. Durant ce temps, madame Harker, car cela était son nom, s'occupa de moi comme si j'aurais été son véritable enfant. Quand la guerre s'était calmée, nous sommes retournés à Paris où on voyait encore l'inquiétude des paysans sur leurs visages. Lorsque j'ai enfin pus être tenu dans les bras de ma mère, elle pleura, en fait c'est ce quelle m'avait dit. Je ne savais comment réagir lorsqu'elle me raconta ma vie, juste avant de... mais enfin. Quand j'eus cinq ans, mon père du partir en guerre dans une autre ville afin que la France puisse gagner en force sur les autres pays. Il était partit conquérir un pays d'Afrique si je me rappelle bien.

Après quelques années bien difficile et devant vivre avec le stress constant de ma mère qui ne cessait de dire qu'il était mort, que son corps n'avait tout simplement pas été retrouvé durant la guerre. Nous avons reçu, alors que j'avais atteint mes neuf ans, une lettre et ma mère tomba sur sa chaise en pleurant. Elle ne voulait pas que je lise, mais je n'étais pas dupe, je savais ce qui se passait. Mon père était mort, ma mère avait beau être pessimiste, pour une fois qu'elle avait raison. Pour être sûr, je m'assis alors sur ses genoux et joua avec ses cheveux, une vieille habitude de jeunesse puis accota ma tête sur son épaule. « Mère, père est mort ? » Elle ne répondait pas, elle ne fit que me regarder avec des yeux mouillés et un regard sombre. Elle me serra alors dans ses bras et me donna je ne sais plus combien de baisers avant de me relâcher.
« Tu sais mon petit Foster chéri, ton père était un homme bon. Il était aimé de tout le monde qu'il connaissait. Il est allé défendre son pays. Nous aurons beaucoup d'argent mais... il ne reviendra... jamais. » Et elle recommença à pleurer à un tel point que je croyais qu'elle allait créer une nouvelle rivière en notre demeure. Elle me regarda alors en souriant, me prenant le visage et déposant un baiser sur mon front. « Il m'a écrit un message que son supérieur m'a envoyé en même temps que la lettre de condoléances. Il te lègue des choses qui lui appartiennent qu'il a caché. Il veut que tu y fasses attention et que tu accomplisses ce qu'il attendait de toi, compris mon garçon ? » Elle paraissait si fragile, si seule... si triste que je devais la réconforter à mon tour. « J'ai toujours promit que je ferais tout ce que vous me demanderiez mère, alors je le ferai. Pour père, et pour vous. »

Avant que je ne puisse dire quoi que ce soit de plus, elle m'emmena vers leur chambre. Elle dégagea alors l'armoire à vêtements pour laisser découvrir une porte. Elle l'ouvrit et alluma une petite chandail au plafond. Une faible lueur illumina la pièce pour laisser découvrir des tonnes d'objets entreposés, une épée, de l'argent, des vêtements, et d'autres trucs du genre. Je savais ce que c'était, c'était là que père entreposait toutes ses choses de mousquetaire. Ainsi, c'est ce qu'il voulait que j'accomplisse, il voulait que je devienne à mon tour un mousquetaire. J'avais ce qu'il fallait, je sentis alors un regard sur moi. Je levai la tête et vit ma mère souriante, apparemment fière de ce que mon père avait accomplit. « Mon fils, tout cela est à toi. Je te présenterai le soldat Beaupré dans quelques jours, il t'entraînera à l'épée pour que tu deviennes un mousquetaire digne de ce nom. Ton avenir a déjà été tracé mon enfant, tu ne peux reculer. Fait honneur à la famille mon grand. »

Les jours, les semaines et les années passèrent avec une peur constante dans ma gorge. Une peur qui ne voulait pas partir, qui restait collée comme de la sève d'arbre collée sur une main. Elle m'étouffait à chaque jours. Tous les jours où je fréquentais le soldat Beaupré, ma peur augmentait. Je compris alors à mes seize ans pourquoi cette peur ne voulait disparaître. J'étais un trouillard, j'avais peur de tout. J'avais peur du noir, des araignées, des hauteurs, des abeilles et des chauves-souris. Mais surtout, j'avais peur de combattre, de montrer qui j'étais et pourquoi on m'avait formé. À mes dix-huit ans, ma mère décéda, elle fut assassinée par un inconnu qui était venu voler dans notre maison. La rage au fond de moi était de telle que je ne sais comment la décrire. J'avais tout simplement envie de tout détruire autour de moi. Durant le camp d'entraînement d'apprenti mousquetaire, il y a de cela trois ans, lorsque j'avais vingt ans donc, je prouvai que j'étais prêt à mon avenir.

Je me suis battu contre un homme, le combat dura plusieurs minutes et l'homme devint mon ennemi juré. Il ne cessait d'insulter ma famille, surtout ma mère. C'était trop, je me suis emporté, je l'ai prit par la gorge et lui ai brisé le bras pour continuer de frapper et de lui briser ensuite la jambe. On a dû me calmer car sinon j'aurais continuer. Mais maintenant, je vais me battre pour deux choses. Mon pays et l'honneur de ma famille. Même si j'ai rencontré une fille qui me plaît plus que beaucoup, je vais essayer de respecter cet honneur et d'aider ma soeur adoptive à remonter la pente qu'elle a descendue depuis la mort de ma mère. Maintenant, mon objectif, devenir un mousquetaire et prouver qu'un orphelin, fils d'un Lord et d'une Lady peut être un homme qui sait se défendre. Il faudra user de mes capacités actuelles.

Mais j'y arriverai. Pour l'honneur de ma famille et de mon pays, je combattrai cette peur qui me noue la gorge chaque jour afin de prouver qui je suis. Et me prouver que je mérite le rang de mousquetaire.